Comment parler aux collégiens, sans les faire fuir ni les assommer, de cyber-harcèlement, d’intelligence artificielle ou de numérique responsable ? En transformant le tout en un spectacle vivant, coloré et décalé. Tel est le tour de force réalisé par le service Accompagnement au numérique du Conseil départemental, dont le Numérik Circus a fait défiler ses puces électroniques, ses jeux et ses mots d’initiés au collège Henri-Wallon, à Varennes-Vauzelles. Un show éducatif appelé à tourner dans tous les collèges nivernais.
Sur les portes des salles de classe, les étiquettes annoncent la couleur. « Papa où t’es ? » pour l’atelier géolocalisation, « ChatGPT peut-il ranger ma chambre ? » pour l’intelligence artificielle, « Tu m’as ghosté là non ? » pour les réseaux sociaux. Par groupes, les élèves du collège vauzellien Henri-Wallon se succèdent pour une heure de réflexion et d’échanges dédiés à un univers numérique dans lequel ils baignent depuis, souvent, la petite enfance, et se meuvent avec plus d’aisance que leurs aînés. Quitte à perdre pied : cyber-harcèlement, addiction, pornographie, violence, challenges TikTok renvoyant Michaël Youn et ses 11 Commandements à de gentilles blagues entre amis. Dans la salle « Tu m’as ghosté là non ? », les langues se délient, rassurées par la confidentialité des échanges avec les deux animatrices : « Derrière un écran, on perd la boule », explique l’un.
Combien passent moins de deux heures par jour sur leur téléphone ? Les mains en l’air sont rares. Télé,console, ordinateur, smartphone, les écrans meublent le quotidien, en toute conscience : « On peut être addict aux écrans ? » Quatorze répondent oui, un non. Informatif sans être culpabilisant, interactif mais contrôlé, l’exercice accroche son public, qui ne voit pas défiler l’heure.
Chemise blanche, bretelles et nœud pap’, un grand sourire barrant le visage, les M. et Mme Loyal du Numérik Circus font le show dans le collège, ce mercredi matin, rodant leurs tours et leur tournée qui débute à Varennes-Vauzelles avant de visiter tous les collèges du département. Dans une grande salle, plusieurs ateliers invitent à « fabriquer (sa) daronne en 3D », à s’essayer à la préhistoire du rétrogaming, aux évolutions fascinantes du stop motion ou au casque de réalité virtuelle.
Aux côtés de la principale Marie-Line Brune et du maire Olivier Sicot, Fabien Bazin, président du Conseil départemental, Eliane Desabre et Lionel Lécher, conseillers départementaux du canton, apprécient le spectacle, l’implication des collégiens et la créativité du service Accompagnement numérique. « Des jeunes gens très investis dans leur domaine », souligne Fabien Bazin, qui rappelle que le numérique fournit désormais « des outils de gestion de nos vies » dont l’étude ne doit pas être éludée : « Je suis convaincu que le codage devrait être au programme de l’Éducation nationale. Ce Numérik Circus invite à réfléchir à toutes les questions que fait naître le numérique. »
Dédié aux collégiens le mercredi matin, le Numérik Circus a rejoué sa performance l’après-midi pour le grand public.
Numérik Circus sensibilise tous les publics aux grands sujets d’actualité liés au développement des usages numériques. Il se présente sous la forme d’un cirque numérique itinérant. Plusieurs thèmes seront abordés de façon ludique ou festive : l’intelligence artificielle (IA), la robotique, la cyber-sécurité, le cyber-harcèlement, le numérique responsable, mais aussi la création numérique, la découverte d’usages innovants, la fabrication numérique.
Les médiateurs du service Accompagnement au numérique du Département et divers partenaires (associations, Éducation nationale, acteurs économiques, réseaux de médiathèques, musées, etc.) sillonneront le territoire pour proposer des ateliers et des temps d’échanges.
Ce nouveau dispositif s’inscrit dans les journées d’éducation numérique populaire (Educ Num Pop) de l’action départementale, qui vise à apporter des solutions aux jeunes Nivernais dans leur vie quotidienne. Il vient également corroborer un autre projet à destination de la jeunesse, Collège de demain, qui a pour objectif d’ouvrir les collèges au monde extérieur. Le collège Henri-Wallon fait partie des 11 établissements retenus dans l’appel à projets.
